Les tendances de la statistique de l'AI se confirmentStatistique de l'AI 2023
L'Office fédéral des assurances sociales OFAS a publié fin mai 2024 la statistique annuelle de l'AI. Les chiffres confirment les tendances actuelles : le nombre de rentes reste bas - les assurés vivant avec des troubles psychiques constituent toujours la plus grande part des bénéficiaires de rentes.
Selon la statistique de l'AI publiée fin mai par l'OFAS, les recettes de l’assurance-invalidité (AI) ont atteint 10,1 milliards et les dépenses 10,1 milliards de francs en 2023. L’assurance a donc clôturé l’exercice par un résultat de répartition équilibré. Le résultat des placements s'élevant à 0,2 milliard, le résultat d'exploitation de 0,2 milliard de francs est à nouveau positif, pour la première fois depuis 2019.
L'année dernière, l'assurance-invalidité (AI) a versé des prestations à quelque 456’000 personnes. Les rentes, qui représentent 56% (5,6 mia.) de l'ensemble des dépenses de l'AI, sont restées le poste de dépenses le plus important. 75% des 223’700 bénéficiaires de rentes en Suisse perçoivent une rente entière de l’AI. La part des bénéficiaires de rentes AI parmi la population assurée se maintient depuis 2018 entre 4,0 et 4,1% ; leur proportion était encore de 5,3% en 2005.
Le taux de nouvelles rentes en augmentation
En 2023, le nombre de nouveaux bénéficiaires de rentes résidant en Suisse était de 20'100. Le taux de nouvelles rentes correspond à la proportion de nouveaux bénéficiaires de rentes parmi la population résidant en Suisse de façon permanente âgée de 18 à 63/64 ans. Après avoir cumulé à 5,9 ‰ en 2003, ce taux a reculé de plus de la moitié à 2,6 ‰ jusqu’en 2013, puis est resté stable jusqu’en 2016. Depuis lors, on assiste à une nouvelle hausse du taux d’octrois de nouvelles rentes à 3,7‰, avec un recul de courte durée observé en 2022. Cette augmentation récente est imputable en particulier aux personnes ayant des maladies psychiques. En conséquence, la part des affections psychiques a donc progressé de 35,6% à 49,9% entre les années 2000 et 2023. Entretemps, près d’une nouvelle rente sur deux est octroyée en raison d’une maladie psychique.
Les personnes souffrant d'un handicap psychique doivent être davantage soutenues
En ce qui concerne la cause de l'invalidité, une tendance se poursuit : la part des bénéficiaires de rente vivant avec un handicap psychique ne cesse d'augmenter. Depuis 2018, cette proportion a augmenté de 1% chaque année, pour atteindre 52% en 2023. On peut espérer que le développement de l'AI, entré en vigueur le 1er janvier 2022 et axé sur les jeunes et les adultes atteints d'une maladie psychique, mettra un terme à cette tendance. Les mesures de réadaptation professionnelle doivent absolument tenir davantage compte des besoins particuliers des personnes qui vivent avec un handicap psychique.
Autres informations de la statistique de l'AI
- Les mesures de réadaptation, à savoir les mesures médicales, les mesures d’ordre professionnel et les moyens auxiliaires, constituent le deuxième poste de dépenses après les rentes, suivi par l’allocation pour impotent.
- Depuis l’introduction de la contribution d’assistance en 2012, les besoins d’une telle prestation ont augmenté en continu : en 2023, quelque 4600 personnes ont perçu une contribution d'assistance. Ainsi, près de 12% des personnes au bénéfice d’une allocation pour impotent vivant chez elles se sont vu octroyer une contribution d’assistance.
- Les jeunes assurés de moins de 20 ans et les personnes de 55 ans et plus représentent la plus grande part des bénéficiaires de l'AI par rapport à la population assurée : alors que les personnes de moins de 20 ans demandent des prestations pour des mesures médicales surtout en raison d'infirmités congénitales, les personnes de 55 ans et plus perçoivent en grande partie une rente AI.
- À partir de 55 ans, l'importance des moyens auxiliaires augmente nettement avec l'âge. Les appareils auditifs sont les moyens auxiliaires le plus souvent remis.