Travail
De nombreuses personnes en situation de handicap sont discriminées lorsqu’elles cherchent un emploi et leur proportion en regard de la population dans son ensemble est nettement trop faible. Pourtant, le travail représente bien plus qu’un apport d’argent : il donne un sens à la vie et permet d’entretenir des contacts sociaux.
Protection légale insuffisante contre la discrimination
Il est essentiel pour chacun d’exercer une activité rémunérée, de se sentir utile, d’entretenir des liens sociaux et de gagner sa vie. Pourtant, les personnes handicapées, en particulier les jeunes atteints de troubles psychiques, sont souvent confrontées à une discrimination criante. Selon les données de l’Office fédéral de la statistique (OFS), seules 72 % des personnes handicapées exercent un emploi contre 85 % des personnes sans handicap. De plus, les personnes en situation de handicap occupent moins souvent un poste à plein temps, même lorsqu’elles disposent de bonnes qualifications, qu’elles sont disposées à s’engager et qu’elles sont motivées.
But: Les personnes handicapées peuvent gagner leur vie grâce à leur travail – sur un marché de l’emploi inclusif et accessible sans obstacle.
L’absence de protection contre la discrimination représente un grand problème pour les personnes handicapées qui souhaitent trouver un emploi auprès d’employeurs privés.
Marché de l’emploi dit secondaire
Nombre de personnes handicapées travaillent sur le marché de l’emploi dit secondaire, à savoir dans des ateliers protégés. Or ce type d’activité implique qu’elles restent le plus souvent entre elles et n’ont que peu de contact avec des personnes non handicapées, ce qui va à l’encontre d’une société inclusive. Pourtant, la CDPH exige justement de la Suisse qu’elle réalise la mise en place d’une telle société.
C’est pourquoi Inclusion Handicap s’emploie à responsabiliser les employeurs à cet égard. Elle estime qu’ils doivent si nécessaire bénéficier d’un soutien financier, par exemple par le biais d’un système de bonus-malus. Les solutions suivantes seraient également envisageables :
- obligation d’employer un nombre déterminé de personnes handicapées en fonction du nombre d’employés ;
- instauration de postes de délégué à l’intégration ;
- soutien proactif et conseil en faveur des employeurs et de leurs équipes ;
- soutien lors du passage du marché secondaire au marché primaire de l’emploi.
But: Les personnes qui ne sont pas en mesure de gagner leur vie par leur travail en raison de leur handicap ont accès au marché de l’emploi.
Développement continu de l'AI?
«Primauté de la réadaptation sur la rente», tel est le mot d'ordre de l'assurance-invalidité (AI). Or, force est de constater depuis quelques années que son succès n'est que partiel. Le nombre de rentières et de rentiers AI a certes diminué ces dernières années; mais d'une part, ils sont souvent contraints de recourir à l'aide sociale suite au durcissement de la législation et, d'autre part, ni l'adéquation du poste avec les qualifications de la personne ni la durée pendant laquelle la personne reste en poste ne font l'objet d'un suivi.
Le besoin d'agir dans ce domaine reste important. Le potentiel de réadaptation notamment des personnes ayant des troubles psychiques, et parmi celles-ci en particulier les jeunes, est en effet largement sous-exploité. C'est là que le développement continu de l'AI entend intervenir en élargissant les offres d'encadrement telles que la gestion des cas. L'avenir montrera si l'AI parvient ainsi à améliorer la réadaptation.