Une étude montre que la plupart des personnes atteintes de maladies psychiques perdent leur emploi
80% des personnes atteintes de maladies psychiques perdent leur emploi. La sensibilité des employeurs est faible, les incitations et les mesures de soutien médiocres. C'est ce que révèle une étude menée par Psychiatrie Baselland et la Haute école spécialisée de Lucerne. Elle confirme de nombreuses revendications d'Inclusion Handicap.
Les auteur-e-s de l'étude ont fait un sondage représentatif des cadres supérieurs de la Suisse alémanique. Une large majorité d'entre eux a été confrontée à des employé-e-s atteintes de maladies psychiques. Les résultats sont effarants: dans 80% des cas, le licenciement est au bout du chemin. La plupart du temps, l’intervention est trop tardive.
Rares demandes de soutien
La majorité des interrogés déclare que l'aide des psychiatres qui soignent les employé-e-s leur est très précieuse. Malheureusement, les supérieurs ne font appel à eux que dans un cas sur cinq. Malgré des fréquents arrêts-maladie, les « Case Manager » des assurances perte de gain ne sont presque jamais contactés. Il en va de même pour les demandes d'intervention précoce auprès de l'AI.
Demandeurs d'emploi pris au piège
Le fait que les cadres aimeraient connaitre à l'avance l'existence d'un problème psychique est particulièrement perfide pour le demandeur d'emploi. 60% des cadres interrogés admettent d’ailleurs que si des troubles psychiques sont évoqués lors de l'entretien d'embauche, la personne ne sera pas engagée.
La conscience des cadres supérieurs, mais aussi d'autres acteurs, serait encore très faible, dit l'étude. « Les appels et les actions de sensibilisation ne sont visiblement pas suffisants. Il manque des mesures contraignantes pour qu'il y ait un changement fondamental. »
Une stratégie efficace et à long terme est nécessaire
L'étude confirme que les employeurs ont eux aussi des obligations. Ils doivent s'engager davantage. Les auteur-e-s de l'étude comptent également sur le succès des dispositions légales. Premièrement, un emploi régulier est un facteur essentiel dans la stabilisation de l'état de santé des personnes concernées. Ensuite, une intégration réussie sur le marché du travail permet également de réduire les dépenses des assurances sociales. Pour y arriver, une stratégie à long terme est nécessaire. Les revendications à court terme liées aux réductions des prestations ou à l'accès aux prestations des assurances sociales sont insuffisantes. Inclusion Handicap s'engage politiquement pour des mesures efficaces, que ce soit dans le cadre du développement continu de l'AI, de la conférence sur l'intégration au marché du travail ou de la politique nationale du handicap.